Evolution des radeaux végétalisés en 2012

Nouvelles du projet FEP "Rav Meuse"

Radeaux végétalisés installés dans la darse de Corphalie

 

La saison 2012 a été riche en découvertes. Nous savons maintenant que les radeaux sont fortement utilisés par les espèces phytophiles au stade larvaire et alevin. Brochets, perches gardons, brèmes, ablettes, carpes, carassins, goujons se servent de la masse racinaire se développant sous les radeaux comme site de refuge et de nourrissage.

 

Les racines peuvent offrir un abri aux poissons

 

Par ailleurs, plusieurs de ces espèces y trouvent un support de ponte idéal. Certaines déterminations sont toujours en cours, mais nous pouvons d’ores et déjà dire que des fraies de gardons, brèmes, carpes, carassins, ablettes et goujons ont été observées en 2012 et 2013.

 

Pontes obtenues sur les racines des hélophytes présentes sur les radeaux

 

Pontes observées sur les racines des hélophytes sous les radeaux

 

Pontes sous les radeaux

 

Concernant les aspects techniques de la construction des radeaux, nous avons porté une attention toute particulière à rendre les radeaux aussi durables et autonomes que possible. L’automne-hivers 2012-2013 a donc été dévolu à la recherche de matériaux imputrescibles et suffisamment légers pour pouvoir construire les radeaux définitifs.

S’inspirant des fermes aquacoles flottantes en haute mer, ce sont des tubes en PEHD qui ont été choisis pour servir de flotteurs. Une technique particulière de soudure de ce plastique imputrescible et stable dans l’environnement nous permet de construire des flotteurs étanches, ayant une durée de vie de plusieurs dizaines d’années.

L’ossature de protection des radeaux contre l’avifaune consommatrice des plantes a également fait l’objet d’améliorations. Le bois, de faible durée de vie dans un environnement aquatique, a fait place à l’aluminium, matériau léger et inoxydable.

 

Radeaux végétalisés juste après leur installation

 

Radeaux végétalisés quatre mois après l'installation

 

Les filets de volière, que nous pensions suffisamment résistants, se sont vu littéralement découpés pour les foulques macroules. Nous avons donc été contraints de remplacer ce dernier par du treillis métallique. Il n’en reste pas moins que les radeaux contribuent toujours à servir de zone de nourrissage pour les espèces herbivores. En effet, les plantes dépassant les protections verticales sont régulièrement consommées. Par ailleurs, les espèces piscivores ne sont pas en reste. Le grèbe huppé trouve, sous les radeaux, la nourriture nécessaire à sa survie ainsi qu’à celle de ses oisillons.

 

Un couple de grèbes huppés a accroché son nid flottant au radeau

 

Si la durabilité des matériaux est importante, celle des plantes croissant sur les radeaux l’est tout autant. Nous avons aujourd’hui suffisamment de recul pour pouvoir identifier un panel d’espèces aptes à vivre et perdurer dans un milieu qui, au départ, n’est pas tout à fait le leur.

Toutes ces avancées ont permis un apport supplémentaire d’habitat pour notre Ichtyofaune mosane. 780 m² de radeaux ont été installés sur six annexes fluviales de la Meuse. En 2013, pas loin de 100 millions d’œufs ont été pondus dans des conditions idéales pour le développement des alevins. De quoi ravir les amoureux des poissons !

 

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Voir aussi :

→ Les radeaux végétalisés
→ Radeaux végétalisés LEH
→ Les cages refuges
→ Des radeaux végétalisés sur les noues de Meuse