Reconnexion d’une annexe hydraulique de la Haute Meuse : la noue de Waulsort
Dans le cadre du projet de restauration de la connexion entre la noue de Waulsort et la Meuse, la Maison Wallonne de la Pêche, en collaboration avec le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et grâce au financement de la Fédération du sous bassin Meuse Amont, a entamé ce début octobre des travaux de réhabilitation.
La noue, un habitat naturel rare
La noue de Waulsort, une annexe fluviale semi-naturelle (présente sur le cours principal de la Haute Meuse) est une zone humide unique et rare de haute valeur biologique qui offre à la population piscicole locale des refuges, des sites de frayère et de ponte, ainsi qu’un accès direct vers la Meuse.En ce sens, la noue de Waulsort joue un rôle important dans l’écosystème (faune et flore aquatique) du fleuve.
Une dégradation progressive de la zone humide
Avec le temps cependant, la noue se dégrade et s’obstrue. C’est l’évolution naturelle de ces types d’habitats qui s’atterrissent progressivement et sont graduellement colonisés par des arbres (tels que les saules). Dans le cas de la noue de Waulsort, plusieurs facteurs accentuent cette dégradation :
- Les sédiments déposés par le fleuve lors des périodes de crue ;
- La végétation sauvage qui, en se développant librement, finit par générer un ombrage qui raréfie les espèces herbacées pouvant servir de substrat de ponte pour les poissons ;
- La chute des feuilles et des branches qui provoque à terme une baisse du niveau de l’eau et finit par mener à un comblement total de l’annexe.
La disparition naturelle de la connexion, couplée au comblement de cette annexe fluviale, a logiquement un impact sur l’accès des géniteurs à cette zone de frai et sur l’efficacité de la reproduction, contrariée par des facteurs environnementaux défavorables.
Des opérations de curage et de reprofilage des berges
Les bénéfices environnementaux apportés par ces zones humides rendant primordial leur restauration et leur protection, la Maison wallonne de la pêche a mis en place un projet visant à restaurer écologiquement la connexion entre la noue de Waulsort et la Meuse.
Cette opération de réhabilitation, mise en place à l’occasion de l’asséchement de la noue suite au chômage de la Meuse, passe par trois opérations essentielles :
- Une remise en lumière de l’annexe grâce aux éclaircies réalisées par le DNF dans le cordon rivulaire ;
- Une opération de curage pour supprimer l’obstruction et lutter contre le comblement progressif de la noue ;
- Une opération de reprofilage des berges trop abruptes, dans le but d’obtenir des pentes aussi progressives que possible favorables au développement des plantes hélophytes destinées à accueillir les pontes des poissons lors des reproductions.


Un impact environnemental positif
Si ces aménagements restent principalement axés sur la restauration de la noue à des fins piscicoles, l’impact sera également positif pour de nombreuses autres espèces (flore aquatique, batraciens, libellules, etc.).
Parmi les nombreux avantages que verront apparaître ces modifications, on notera la remise en lumière de l’annexe, une diversification des habitats et le retour d’une végétation herbacée semi-aquatique. À terme, la restauration de la noue permettra :
- La création de nouvelles zones de refuge et de nourrissage ;
- L’accroissement des substrats de ponte pour les poissons ;
- L’augmentation de la capacité d’accueil pour les larves de poissons et les alevins ;
- L’installation d’espèces végétales hélophytes et par conséquent, le retour d’un véritable site de frai ;
- L’augmentation des flux de géniteurs lors des périodes de reproduction et celui des alevins.
Un suivi à long terme
La fin des travaux ne sera pas synonyme de retour à l’abandon. En effet, un suivi réalisé par la suite permettra d’évaluer concrètement les bénéfices et améliorations qui découleront de cette restauration. Il s’agira alors d’observer :
- Le développement de la végétation herbacée bordant la noue et pouvant servir de site de reproduction pour les poissons ;
- L’utilisation par les populations piscicoles des herbiers et frayères nouvellement créés ;
- Le flux de géniteurs entrant dans la noue lors des périodes de reproduction.
Les données ainsi récoltées pourront ensuite être utilisées dans le cadre d’une éventuelle restauration d’autres annexes fluviales.
Voir aussi :
→ Hydroélectricité
→ Pollution de la Sambre du 21/03/2005
→ Pollution de la Sambre du 16/09/2005
→ Pollution de la Dendre du 23/09/2007